
Révérend Charles Chiniquy, D.D.
(1809-1899)
À la gloire de Dieu en mémoire du révérend
Père Charles Chiniquy, d.d., réformateur canadien-français
et premier curé et responsable de l'Église catholique-chrétienne
- 1809 Né à Kamouraska, Québec, fils de Charles
Chiniquy, notaire, et de Reine Perreault
- 1820 Cours privés à Saint-Thomas de Kamouraska,
avec le tuteur Allen Jones.
- 1822 Études classiques au Petit Séminaire de Nicolet,
Québec.
- 1829 Études théologiques au Grand Séminaire
de Québec.
- 1832 Ordonné diacre en la cathédrale de Québec,
le 18 mai, par Mgr Joseph Signay.
1833 Ordonné
prêtre à Québec, par Mgr Signay, le 29 septembre. Nommé
vicaire de la Paroisse Saint-Charles à Rivière-Boyer, Québec.
- 1834 Vicaire de la Paroisse Saint-Roch à Québec
et aumônier à l'Hôpital de la Marine.
- 1838 Curé de la Paroisse de Beauport, Québec.
Fonde la Société de la tempérance (1839).
- 1842 Curé de la Paroisse de Kamouraska, Québec.
- 1844 Publication de son Manuel de la tempérance.
- 1847 Nommé "Prédicateur de la tempérance"
dans le diocèse de Montréal. Mgr Ignace Bourget lui donne
le titre d'"Apôtre de la tempérance au Canada français".
- 1852 Missionnaire auprès des Canadiens-français
de l'Illinois. É.U. Fonde la Municipalité de Sainte-Anne,
comté de Kankakee. Mgr L.O. van der Veld, évêque de
Chicago, bénit l'église paroissiale, qui sert aussi d'école.
- 1858 Célèbre bientôt la messe en français;
distribue des bibles aux paroissiens et leur enseigne à partir de
l'écriture. Ceci le rend suspect, d'autant qu'il incite ses fidèles
à s'impliquer dans l'organisation et la vie de l'église,
et leur dit qu'ils sont le sacerdoce royal du Christ par leur baptême.
Accusé de vouloir organiser une église nationale canadienne-française
inspirée des protestants, il est excommunié par le diocèse
de Chicago et sommé de quitter Sainte-Anne. Mais les paroissiens
s'objectent et décident de s'organiser en une communauté
chrétienne postdénominationnelle, dans l'optique du Mouvement
des Églises communautaires. La chose se fait lors d'une réunion
tenue le 11 avril, et à l'issue de laquelle le Père Chiniquy
est élu pasteur par la communauté.
- 1859 La communauté s'organise en une société
religieuse qui prend le nom d'Église
catholique-chrétienne. Un conseil est élu, formé
de Messieurs Michel Allais, Michel Drolet, Moise Langelier, Thomas Lortie,
Joseph Martin, Louis Mercier, Abraham Pelletier et Anselme Robillard. Le
Père Chiniquy est élu président du conseil et responsable
de l'Église catholique-chrétienne. La société
est enregistrée à la Cour de district de Kankakee, Illinois,
le 13 septembre.
Voici ce que le Père a écrit sur le commencement de l'église:
"Nous avions adopté le beau nom de Catholiques-Chrétiens.
Une multitude d'âmes venaient des parties les plus éloignées
de la colonie, se désaltérer avec nous aux pures eaux qui
coulent des fontaines de la vie éternelle. Ils s'en retournaient
chez-eux en bénissant Dieu et devenaient souvent eux-mêmes
des apôtres de la vérité. Oh! comme ma joie était
grande lorsque, parcourant les rues de notre village, le soir, j'entendais
la voix de ceux qui lisaient les saintes écritures ou chantaient
nos beaux cantiques..."
- 1861 Des ententes de communion sont conclues entre les catholiques-chrétiens
et d'autres groupes chrétiens. La première de ces ententes
se fait avec la Communion Presbytérienne.
- 1862 Des missions sont organisées et des églises
constituées dans les divers lieux visités par le Père
et dans lesquels il fait accepter l'évangile. L'une de ces églises
est celle de Muskegon au Michigan, ou le Révérend R. Desroches
est nommé pasteur. Un recensement fait entre 1860-1862 indique qu'entre
6,000 et 7,000 Canadiens-français se déclaraient alors catholiques-chrétiens.
- 1875 Le Père Chiniquy vient animer, à Montréal,
la Société (missionnaire
interdénominationnelle) franco-canadienne. Cette société,
fondée en 1840, fournissait des bibles, des catéchètes
et des pasteurs aux différentes églises non-romaines de langue
française, au Canada et aux États-Unis. Ce travail missionnaire
était alors appuyé l'Église presbytérienne.
À ce moment-là, le Père prêche contre les nouveaux
dogmes romains de l'infaillibilité doctrinale de l'évêque
de Rome et de sa juridiction universelle sur les fidèles de l'église,
pris individuellement et collectivement. Ces dogmes venaient d'être
promulgués par le Concile du Vatican de 1870-1871. Il publie aussi,
durant cette période, le livre Le Prêtre, la femme et le confessionnal,
dénonçant divers abus de pouvoir (domination sur la conscience,
exploitation des femmes, leur corps inclus, etc.).
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Est rejoint à Montréal par deux enseignants, qui deviennent
ses disciples et joueront un rôle déterminant dans le catholicisme-chrétien
franco-américain et canadien-français: J. René Vilatte (gauche)
et Jean-Baptiste Gauthier (droite).
Ils servent l'Église, sous l'égide de la Société
franco-canadienne, au Québec d'abord (Ville de Saint-Hyacinthe et
Comté de Maskinongé), puis sont envoyés aux États-Unis,
dans les colonies francophones de l'Illinois, du Michigan et du Wisconsin.
Ils font leurs études théologiques et pastorales à
l'Université McGill, et graduent en 1883.
- 1884 Prêche au Wisconsin, en appui au ministère
de J. René Vilatte parmi les Belges et Canadiens-français,
dans les comtés de Brown, de Door et de Kewaunee. Recommande à
ce dernier d'entrer en contact avec le Père Hyacinthe Loyson,
un prédicateur français opposé, comme lui, aux dogmes
de 1870-71, et ancien curé de l'Église catholique-chrétienne
suisse à Genève. L'église suisse, entrée depuis
dans l'Union catholique internationale d'Utrecht (mouvement vieux-catholique),
présentait beaucoup d'affinité avec l'Église organisée
à Sainte-Anne (Illinois) par le Père Chiniquy. Non seulement
J. René Vilatte et Jean-Baptiste Gauthier y seront ordonnés
prêtres (Berne, 1885; 1889), mais encore son catéchisme et
son livre de prière seront utilisés dans les missions franco-américaines
et canadiennes-françaises à partir de 1885.
1885 Publication, à Chicago, de
son livre : Cinquante ans dans l'Église de Rome.
- 1893 L'Université McGill (Collège Presbytérien)
lui décerne un doctorat en théologie, honoris causa.
- 1899 Décédé à Montréal, le
16 janvier. Inhumé au Cimetière du Mont-Royal, face à
l'avenue du Parc. Publication, la même année, de son dernier
ouvrage: Quarante ans dans l'Église du Christ.
Qu'il repose en paix!